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How Burkina Faso Is Incorporating COVID-19 Recovery and Climate Action Into National Development Planning

 

In 2020, countries around the world found themselves grappling with rising COVID-19 cases and increased fiscal constraints at a time when they were also working to enhance their climate commitments through the revision of their Nationally Determined Contributions (NDCs). In Burkina Faso, this also coincided with the development of a new national development framework (RND 2021-2025), which provided the Government with the opportunity to integrate its COVID-19 recovery measures and climate priorities throughout the process. 

 

Now, the major challenge for Burkina Faso—as for most countries in the world—is to ensure a low-carbon and resilient economic recovery from the COVID-19 pandemic. Responding to this challenge, the NDC Partnership, at the request of the Government of Burkina Faso and with the support of the German government through the Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit GmbH (GIZ), embedded an Economic Advisor in Burkina Faso’s Ministry of Economy, Finance, and Development to facilitate the integration of climate issues into the country’s pandemic-recovery measures. To this end, the Advisor analyzed the impact of COVID-19 on Burkina Faso's climate actions by compiling climate-recovery measures and actions, including a list of projects and programs with a climate component, and making recommendations for a green recovery. Ultimately, this work supported mainstreaming climate considerations into the RND 2021-2025.  

 

Cooperation with the government led to an analysis that revealed that COVID-19 has had a negative impact on ten key sectors in Burkina Faso. The Economic Advisor’s analysis revealed that COVID-19 has had a negative impact on all of these sectors, particularly with respect to the implementation of climate actions. Specifically, it found that the pandemic had  

  • a weak, yet negative impact in three sectors: livestock, environment, energy;  

  • a moderate negative impact in six sectors: agriculture, water and sanitation, housing and urban planning, infrastructure, industry and trade, research and innovation; and 

  • a severe impact in the transport and meteorology sector.    

 

In addition, the Burkinabe government’s socio-economic impact study of COVID-19 revealed that from 2020 to 2022, COVID-19 led to an average annual loss of 9.02 percent in budgetary revenues compared to initial forecasts, and in 2020 alone, the loss accounted for almost 12 percent. Economic growth in 2020 was 2.0 percent lower than the forecasted 6.3 percent projected, which led to serious social repercussions, including the loss of jobs and livelihoods.   

 

The Economic Advisor’s analysis helped identify 208 climate measures and actions aimed at achieving a green, inclusive, and sustainable economic recovery, in addition to specific climate projects and programs. For example, the Advisor recommended establishing a permanent  framework to facilitate consultation between all actors concerned with climate change. In addition, this framework will systematically consider gender in the implementation of all climate measures and actions and build the capacity of national actors to develop projects and programs that increase the mobilization of climate finance.    

 

Despite certain challenges to the analysis, such as limited institutional access to data surrounding climate change and climate-action monitoring systems, the Economic Advisor was able to suggest several good practices. These include the integration of recovery measures into future national plans and defining a strategic objective dedicated to the environment and climate change, which will involve the Economic Advisor and all national and international development partners in the revision of the NDC and the process of validating the analysis. The Advisor also supported a knowledge-exchange meeting between the focal points of the ministries of finance and the environment, which helped identify six areas of cooperation accompanied by a partnership project.  

 

The process of revising the NDC was part of a dual approach of alignment with the Sustainable Development Goals (SDGs) and the actions of the RND. Thus, the priority sectors underlying the revised NDC are the same as those retained in the new RND. Burkina Faso's revised NDC is, therefore, fully in line with the national development framework. Considering these commitments, one of Burkina Faso’s main priorities for the future is undoubtedly strong mobilization of financial resources for the implementation of its climate actions.   

 

 

Version française 

 

La maladie du coronavirus (Covid-19) a fait son apparition au Burkina Faso en début du mois de mars 2020 et a connu une progression assez modérée jusqu’en décembre où un bond a été observé suivi d’une nette diminution à partir de février 2021 pour se situer à une trentaine de cas actifs au cours du mois de juillet 2021, avec au total 168 décès. 

 

La Covid-19 est survenue au moment où le pays était déjà engagé dans la révision de sa Contribution Déterminée au niveau National (CDN) pour porter à la hausse son ambition climatique mais aussi dans le développement d’un nouveau référentiel national de développement (RND 2021-2025). Cela a été une opportunité pour le gouvernement d’intégrer les mesures de relance dans ce référentiel de développement. 

 

Le défi majeur pour le Burkina Faso, comme la plupart des pays du monde, est d’assurer une relance économique sobre en carbone. C’est dans ce sens qu’à la demande du gouvernement burkinabè, le NDC Partnership, grâce au soutien du gouvernement de la République fédérale d’Allemagne, à travers la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit GmbH (GIZ) au Burkina Faso, a apporté un appui consultatif économique en mettant à la disposition du Ministère de l’Economie, des Finances et du Développement un Conseiller Economique. L’objectif était de faciliter l’intégration des questions climatiques dans les mesures de relance en réponse à la pandémie. A cet effet, la mission, d’une part, a consisté à conduire une analyse de l’impact de la Covid-19 sur les actions climatiques du Burkina Faso, assortie de mesures et actions de relance climatiques, d’une liste de projets et programmes ayant une composante climatique et des recommandations. D’autre part, elle a consisté à accompagner la prise en compte du changement climatique dans le RND 2021-2025 ainsi que la mise en place d’un cadre d’échanges durable entre les ministères en charge des finances et de l’environnement. 

 

L’analyse a couvert 10 secteurs d’activités clés du pays. Elle a révélé que la Covid-19 a eu des conséquences négatives sur tous ces secteurs, concernant la mise en œuvre des actions climatiques notamment. De façon spécifique, il est ressorti que la pandémie a eu un impact négatif faible dans 3 secteurs (élevage, environnement, énergie), modéré dans 6 secteurs (agriculture, eau et assainissement, habitat et urbanisme, infrastructures, industrie et commerce, recherche et innovation) et sévère dans un seul secteur (transports et météorologie). 

 

Par ailleurs, les conclusions de l’étude d’impact socio-économique de la Covid-19, réalisée par le gouvernement burkinabè, ont révélé que globalement « la pandémie a eu un effet négatif relativement important sur l’activité économique notamment en 2020 » au Burkina Faso. La même étude a montré que, sur la période 2020-2022, la Covid-19 ferait perdre en moyenne annuelle les recettes budgétaires de 9,02% par rapport aux prévisions initiales, dont 11,80% pour l’année 2020. Il est même envisagé pour 2020 une contre-performance en termes de croissance économique qui ressortirait à 2,0% contre une prévision de 6,3%, soit un écart de 4,3 points de pourcentage. En effet, cette pandémie a entraîné le ralentissement ou l’arrêt total des activités économiques dans plusieurs secteurs clés comme l’agriculture et l’élevage, les transports, l’industrie, le commerce, le tourisme, les infrastructures, induisant de graves répercussions sociales avec la perte d’emplois et des moyens de subsistance.  

 

A l’issue de l’analyse, plusieurs mesures et actions climatiques (au total 208) visant une relance économique verte, inclusive et durable ont été identifiées, en plus des projets et programmes climatiques. Afin de faciliter la prise en compte de ces mesures et actions ainsi que ces projets et programmes dans le RND 2021-2025, et de permettre une relance économique verte, inclusive et durable, plusieurs recommandations ont été formulées. Il s’agit, entre autres, de mettre en place un cadre de concertation unifié permanent et fonctionnel entre tous les acteurs concernés par les changements climatiques, de prendre systématiquement en compte le genre dans la mise en œuvre des mesures et actions climatiques, de renforcer les capacités des acteurs nationaux sur la formulation des projets et programmes en vue d’une mobilisation accrue des financements climatiques. 

 

La première contrainte majeure a été la difficulté d’accès aux données dans les structures publiques en charge des statistiques. A cela s’ajoute la non-maîtrise de la thématique du changement climatique et l’insuffisance du dispositif de suivi des actions climatiques. 

 

Nonobstant ces limites, la mission a permis de tirer un certain nombre de bonnes pratiques et résultats parmi lesquels : l’intégration dans le futur RND des mesures de relance et la définition d’un objectif stratégique consacré à l’environnement et au changement climatique, l’implication du Conseiller Economique dans le processus de révision de la CDN, l’implication de tous les partenaires au développement (nationaux et internationaux) engagés dans la révision de la CDN au processus de validation de l’analyse d’impact de la Covid-19 sur les actions climatiques du Burkina Faso, la tenue d’une rencontre d’échanges entre les structures focales des ministères en charge des finances et de l’environnement, qui a permis d’identifier 6 axes de coopération assortis d’un projet de partenariat.   

 

Au Burkina Faso, la stratégie de lutte contre les changements climatiques se bâtit autour de la mise en œuvre des actions prioritaires en matière d’atténuation et d’adaptation identifiées dans les plans d’actions sectoriels de la CDN, en plus du Plan national d’adaptation (PNA) au changement climatique. Or, le processus de révision de celle-ci s’est inscrit dans une double démarche d’alignement aux Objectifs de développement durable (ODD) et aux actions du RND. Ainsi donc, les secteurs prioritaires qui sous-tendent la CDN en révision sont les mêmes que ceux retenus dans le nouveau RND. La future CDN du Burkina Faso tire donc pleinement sa source du référentiel national de développement. 

 

Dans l’éventualité d’une prise en compte effective des recommandations formulées, l’une des grandes priorités du pays, pour la suite, est sans doute une forte mobilisation des ressources financières pour la mise en œuvre de ses actions climatiques.